Par : Sarah Patris - conseillère aux familles
A quoi sert le rituel d’adieu
Poser une action à la suite d’une perte aussi douloureuse que la disparition d’un proche est essentiel pour nous aider à réaliser ce qui vient de se passer et permettre à notre esprit d’intégrer qu’un changement s’est opéré. C’est le premier pas courageux vers une période de deuil déjà engagée. À l’opposé du déni, c’est l’accueil de ce qui est.
Les rituels profitent d’un temps suspendu où l’ordinaire se réorganise.
Alors que le temps a tendance à nous glisser entre les mains, le rituel d’adieu est un moment d’arrêt où nous sommes mis en contact avec le principe du sacré et une quête de sens.
Ce moment devient un espace de partage. Face à la fragilité de l’existence, c’est aussi un espace privilégié d’accueil et de soutien où exprimer nos émotions et notre vulnérabilité dans la sécurité qu’offre un groupe.
À la suite de ce moment créé ensemble, chacun se trouve transformé. Il y a un passage de l'Avant à l'Après. On peut dire que le rituel a donc pour fonction d’organiser une transition.
La nature, le berceau du moment
Les rites et rituels extérieurs nous permettent de nous couper de notre quotidien hyper-stimulant en retrouvant une présence à soi, porté par la force apaisante de la nature, son silence et sa simplicité.
- Choisissez un espace tranquille, dans un endroit où vous ressentez de bonnes énergies, à distance des autres lieux de la vie ordinaire.
- Faites participer les éléments naturels qui vous accompagneront : terre, eau, feu, air, un arbre, une grosse roche.
- Créez un autel avec ces éléments ramassés. Cela peut être réalisé sur le moment avec ce qui se présente autour de vous ou réfléchi en amont.
Au fond, tout espace peut devenir un lieu de rituel, tant qu’il est paisible et à l’écart de l’agitation.
C’est l’intention et la sincérité du cœur qui guident le rituel.
- Soyez disponible à vous-même et à l’écoute de vos besoins.
- Prenez un temps pour vous centrer et vous ancrer. Invitez chacun à respirer, à se relier au lieu qui vous accueille.
- Si cela vous aide, retirez vos chaussures pour vous sentir encore plus en connexion avec le sol qui vous supporte.
- Pensez à couper votre téléphone.
- Convoquez des souvenirs qui parleront à chacun, des symboles forts illustrés par des objets choisis.
- Pourquoi ne pas faire brûler de l’encens, allumer des bougies, et même vaporiser dans l’air le parfum de votre proche ?
- Favorisez des actions qui engagent la participation.
- Nommez votre intention, le pourquoi vous êtes réunis aujourd’hui, puis rendez votre hommage. Cela peut prendre la forme de chants, de pas de danse, de silence, de lecture, d’écriture de derniers adieux, de préparation d’un feu, d’une baignade collective aux allures de baptême.
Une fois la cérémonie terminée, remerciez ensemble le lieu, toutes les personnes présentes et annoncez cette célébration comme étant clôturée. Vous allez devoir quitter cet espace-temps car c’est maintenant le véritable aurevoir. Il est important d’en marquer la fin. Le deuil peut alors poursuivre son long et sinueux chemin.
Dispersion des cendres en nature
Redevenir poussière et rejoindre les éléments.
Il s’agit maintenant de choisir un lieu de dispersion : l’océan, une rivière, une fontaine, une forêt, un champ, un jardin de fleurs, un potager, au pied d’un arbre, tout est possible.
Si vous souhaitez un lieu de dispersion accessible, le Jardin des Mémoires situé à Laval vous offre un lieu pour vous recueillir en pleine nature, été comme hiver.
Les cendres peuvent aussi être intégrées à une urne soluble ou une urne éphémère. Faite de sel de mer, de sable compressé, de fibres de coton ou de bois, elle vous permet de rendre les cendres à la mer ou à la terre.
La plus poétique est certainement l’urne de glace, que l’on peut regarder s’éloigner doucement du rivage, si tant est que l’eau soit votre élément.
Faites entièrement de glace, l’urne est conçue pour être déposée sur la surface de l’eau puis disparaitre lentement et entièrement. Selon un procédé rigoureux, les cendres du défunt sont incorporées au réceptacle de glace. Elle est sans équivoque la plus écologique des urnes hydrosolubles.
Enfin, les cendres pourraient aussi être mêlées au terreau d’une urne botanique où prend racine un arbuste à planter sur un terrain privé, pour qu’à chaque printemps vos plus beaux souvenirs fleurissent de nouveau avec lui.
N’est-il pas extraordinaire d’imaginer retourner humblement à la terre, devenir un bel et grand arbre ou une délicate fleur, puis continuer à vivre, sous une autre forme. Pour citer Boucar Diouf sur l’application Ohdio de Radio-Canada : « rendre à ces arbres ce qui appartient à ces arbres. »
Les rituels d’adieu dans la nature, de la cérémonie à l’inhumation, permettent de donner du sens sans imposer une croyance religieuse à nos proches. En intégrant des symboles neutres, ils offrent l’espace nécessaire pour que chacun s’approprie ce moment d’arrêt, de présence à soi et de transition. Pour en apprendre plus sur les différents rituels qui s’offrent à vous ou pour coordonner un dernier hommage au grand air, contactez un conseiller ou une conseillère Memoria. Il nous fera plaisir de répondre à vos questions et vous guider vers une cérémonie qui vous ressemble.
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