Critique de mode. Considéré comme l’enfant terrible de la mode québécoise, dépassant la mesure en toute chose, il était reconnu pour son exubérance et son franc-parler dans ses interventions à la télévision et à la radio, et pour son sans-gêne dans ses critiques vestimentaires. Car il ne reculait pas devant la controverse et, désinvolte, pouvait même aller jusqu’à l’irrévérence. Après deux décennies, on se souvenait encore de l’esclandre qu’il avait fait lors du gala de l’ADISQ de 1992, au moment où les animateurs présentaient un prix. Néanmoins, bien qu’oscillant entre flamboyance et pathétisme, on dit qu’il se permettait parfois des propos posés et sérieux. Quoi qu’il en soit, il ne laissait personne indifférent. Refusant d’entrer dans un moule, il se voulait unique. Il aimait se faire remarquer, tout en ne s’embarrassant pas de ce que les gens pouvaient penser de lui. Il avait besoin d’un public, et il était apprécié pour animer et égayer les soirées entre amis. On se rappellera les parades de mode extravagantes qu’il avait produites au célèbre Limelight dans les années 1980. Au cours de ses cinquante ans de carrière dans le milieu du showbiz, Gilles Gagné a côtoyé des centaines d’artistes, des personnalités, des créateurs d’ici et d’ailleurs, notamment Salvador Dalí. Inénarrable personnage, il a insufflé à l’univers des médias une folie libérée et libératrice, avec une passion communicative. Par ailleurs, d’aucuns ont retenu son goût profond pour le beau, en matière d’objets, d’art ou de mode. Branché sur les dernières tendances, il conseillait les artistes – il a travaillé, entre autres, avec Diane Dufresne et Robert Charlebois. Il était accueilli par la relève, qui cherchait auprès de lui audace, énergie et authenticité. Né à Montréal le 6 août 1941, il y est décédé subitement le 12 mars 2012.
Gagné Gilles
6 août 1941 – 12 mars 2012