Architecte, il a à son actif plusieurs des lieux emblématiques de Montréal. De ceux-ci, on se rappelle encore le mythique Lux des années 1980, sur le boulevard Saint-Laurent. À la fois café, épicerie, magasin de journaux et de revues, il détonnait, par son modernisme néorétro, du reste du quartier. Mais le Lux n’a pas fait longtemps bande à part. Il a eu des rejetons, divers commerces de restauration signés Luc Laporte. Établissant des passerelles entre le classicisme et un avant-gardisme élégant, l’architecte a, dit-on, opéré un subtil dosage de la tradition européenne et de la modernité nord-américaine. Voyageur, amoureux de Paris, il a adapté le style des bistrots français au contexte montréalais. Aimant marcher dans les espaces à transformer, imaginant concrètement comment on pourrait y bouger, y vivre, il a conçu une architecture d’intérieur conviviale qui transcende le temps, s’y embellit. Bien qu’une bonne partie de l’œuvre qu’il laisse à sa ville consiste en aménagements de restaurants, ses lieux préférés – il en a créé beaucoup, considérés comme étant parmi les plus beaux –, de ses autres réalisations on relève le Musée Juste pour rire, le Club Soda, le pavillon du bassin Bonsecours, les bureaux de l’agence Bos (avec René Desjardins) et l’agrandissement de la Société des arts technologiques. Également passionné d’urbanisme, cherchant à rompre la transversale arithmétique des rues indifférentes aux piétons, il a dégagé sur un grand espace vert la perspective de la belle façade néoromane de l’église Notre-Dame-de-Guadalupe, rue Ontario. Son testament artistique est, en quelque sorte, Une cité pour 33 296 habitants, commande du Musée régional de Rimouski, où l’architecte s’est amusé à rêver une cité nouvelle insulaire où naviguerait la population entière de Rimouski. Né à Montréal le 27 mai 1942, il y est décédé le 16 mars 2012.
Laporte Luc
25 mai 1942 – 16 mars 2012