Issue d’un milieu de professionnels, Colette Noël, née Arbour, est orpheline tôt de ses parents. Elle comprend alors l’importance de l’éducation, à un moment où peu de femmes travaillent hors du foyer. Après avoir obtenu un baccalauréat ès lettres et sciences, elle part en 1948 étudier l’histoire de l’art et l’ethnographie à Paris. En 1952, elle entreprend une licence en pédagogie de la petite enfance à l’Université libre de Lyon. De retour au Québec en 1953, elle termine sa licence à l’Université Laval et ouvre une maternelle dans sa maison à Belœil. Elle devient veuve et élève seule son enfant, André, futur journaliste. Titulaire d’une maîtrise en histoire à l’Université de Montréal en 1954, elle crée peu après la première école active du Québec, inspirée de la pédagogie conçue par le Français Célestin Freinet, auprès de qui elle a fait un stage. Sa méthode, qu’elle adapte au contexte québécois, repose sur les intérêts des enfants et prône leur expression libre, le travail créatif manuel et la coopération. Les élèves sont incités à fabriquer eux-mêmes leurs outils de travail, comme les journaux scolaires. Avant-gardiste, cette expérience contribuera au renouveau pédagogique au Québec, ses orientations et pratiques étant prises en compte par la Commission royale d’enquête sur l’enseignement, instituée en 1961. L’école Noël, qui dure 13 ans, accueille à son apogée 180 élèves et couvre tout le primaire. En 1971, Colette Noël est engagée comme professeure à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal et, en 1974, soutient une thèse de doctorat. Elle s’implique dans le « groupe de la maîtresse d’école » (GME), dont l’objectif est de revoir en profondeur l’enseignement et de se rapprocher de la réalité vécue par les enfants de la classe ouvrière, puis dans le groupe de recherche Pacijou, qui s’intéresse à la culture consommée par les jeunes et dénonce les idées violentes diffusées par les médias. Retraitée de l’université en 1991, Colette Noël, qui ne perd jamais de vue les causes lui tenant à cœur, reste active jusqu’à la fin. Née à Montréal le 3 juin 1926, elle est décédée à Sainte-Agathe-des-Monts le 9 octobre 2013.
Noël Colette
3 juin 1926 – 9 oct. 2013