Figure emblématique du cinéma québécois, et un de ses artisans les plus mondialement connus. D’abord artiste graphique, après avoir fait l’École des beaux-arts de Montréal, et critique littéraire et cinématographique, il se joint en 1961 à l’Office national du film comme scénariste. Après 7 documentaires, il y réalise un premier long métrage, La vie heureuse de Léopold Z. (1965), qui porte un regard tendre sur les petites gens, et qui marque le cinéma de l’époque. Intéressé par la fiction, il passe au privé. Il fera plus d’une quarantaine de films, sans compter les variétés, les séries télévisées et les publicités. Il devient alors copropriétaire et directeur artistique de l’Onyx film, la première grande compagnie de production indépendante au Québec. Puis il cofonde les productions Carle-Lamy en 1971. Cinéaste au talent sûr, qui a toujours du plaisir à filmer, il sait mêler érotisme, romantisme, fantaisie et humour. La mort d’un bûcheron, en 1974, amorce une association de 10 ans avec sa muse et actrice Carole Laure. Vers le milieu des années 1980, l’actrice et chanteuse Chloé Sainte-Marie devient sa nouvelle muse. Elle restera à ses côtés, même après qu’il aura été frappé par la maladie de Parkinson. En 1998, sentant que l’heure du bilan est arrivée et puisant dans ses films comme matériel d’archives, il réalise une « autobiofilmographie » intitulée Moi, j’me fais mon cinéma. Cette même année, la Cinémathèque québécoise présente l’intégrale de son œuvre. En 1985-1986, des rétrospectives lui sont consacrées à New York, Madrid et Paris. Il est le cinéaste canadien le plus récompensé, ayant remporté plus de 25 Génie et Canadian Film Awards, et la Palme d’or du meilleur court métrage à Cannes en 1989. Parmi les distinctions soulignant l’ensemble de son œuvre, on relève le prix Albert-Tessier en 1990, le Prix du Gouverneur général en 1997 et le Jutra-hommage en 2001. Officier de l’Ordre du Canada en 1998, il reçoit la médaille de l’Ordre national du Québec en 2007, et la France le décore de la Légion d’honneur. Le 17 novembre 2009, à Saint-Paul-d’Abbotsford, est inaugurée la Maison Gilles-Carle pour personnes âgées ou en perte d’autonomie. Né à Maniwaki le 31 juillet 1928, il est décédé à Granby le 28 novembre 2009.