Après des études de droit et d’économie, et avoir été chercheur au CNRS (Paris), il devient professeur au Département de sociologie de l’UQAM en 1971. Durant 30 ans, il y forme des dizaines de disciples qui poursuivent son questionnement de la société contemporaine. En plus d’animer un groupe interuniversitaire d’étude sur la postmodernité, notre état social actuel et dont il passe pour une autorité, il dirige la revue Société. Auteur de nombreux articles, il publie aussi plusieurs monographies qui lui valent de la notoriété. On y retient les 2 tomes de Dialectique et société (1986) une refonte de sa thèse de doctorat souvenue en 1973. Dans notre société qui fait de l’efficacité technique son idéologie, il se dresse contre l’utilitarisme dominant. Pour lui, nous sommes à un moment charnière où il ne nous est plus demandé de prendre place dans un ordre pratique et symbolique déjà établi, d’être fidèles à des valeurs substantiellement définies, mais seulement de participer au mouvement général et de nous adapter au changement qui vient sur nous, mécaniquement. Pour le polémiste, la question est de savoir qui, du capitalisme ou du monde, entrera le premier dans un crise généralisée, dans le sens d’éclatement et de destruction. À la « globalisation », il oppose donc une « mondialisation » impliquant une harmonisation civilisationnelle. En 1996, il reçoit le prix du Gouverneur général pour Le naufrage de l’université et autres essais d’épistémologie politique (1995). Né à La-Chaux-de-Fonds (Suisse) le 26 novembre 1935, il est décédé à Montréal le 13 novembre 2009.
Freitag Michel
26 nov. 1935 – 13 nov. 2009